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Mon travail s'apparente à une sorte d’anatomie du paysage, à une quête de vocabulaire de formes et de couleurs. Mon atelier, c’est mon laboratoire. S’immerger dans un paysage, arpenter les chemins jusqu’à ce qu’ils deviennent familiers ; photographier, dessiner, poser des couleurs, filmer, enregistrer ; collecter branches, cailloux, empreintes … Se laisser surprendre, mémoriser. En atelier, dans une autre temporalité, le regard posé sur les objets et couleurs collectés se transforme. Un réseau de connections s’établit. Le travail de « laboratoire du paysages », c’est l’ensemble des processus mis en oeuvre pour s'approprier, simplifier, organiser le ressenti et ne restituer que l’essentiel. Peinture, mine graphite, encre, médium photo, mise en volume d'images ou de matières accompagnent ce cheminement. Souvent, comme une forme de synthèse ultime, le bleu s'impose . La façon dont nous percevons le paysage en dit beaucoup sur ce que nous sommes. Amener le regardeur, quand le dispositif le permet, à intervenir sur les compositions proposées, c’est partager un instant du voyage. Il existe peu de lieux où tourner sur soi-même à 360° soit possible sans que rien ne vienne heurter le regard et l’ouïe. Les archiver, en faire l’anatomie, c’est tenter de les préserver.

Le souffle de Marie Antoinette

Accumulation de lés de tarlatane peints, teints, et mis en volume. Plis, lignes, froissements, empreintes retracent les réminiscences d’une déambulation poétique au Hameau de la Reine. Pour "déambulation," le dictionnaire indique : action de marcher selon sa fantaisie sans but précis. Déambuler dans les jardins du Hameau, c'est à la fois remonter le temps et vivre en conscience un moment tangible de poésie. L'oeil lit la lumière du lieu, le rythme des espaces, la palette subtile de couleurs déclinée du plus tendre rose au rouge-sang prémonitoire. Il filtre le bruit des réminiscences de fêtes, de jeux ou de fuites angoissantes. Il communie à l’esprit du lieu, ressent une présence, entend un souffle … Dans le jardin de l'atelier à deux pas du parc, un rouge-gorge rendu confiant par le silence de la saison estivale, vient chaque jour me rendre visite. Paré de rose, de pourpre, de bleu ardoise, de gris sourd, il aime se percher sur le séchoir où les lés frissonnent au vent. J’aime à penser que l'esprit de Marie Antoinette s'est réincarné dans ce gracieux oisillon et s’amuse de mes recherches.

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